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Retranscription du Tuyau, numéro 20 page 2 (25 novembre 1915)

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besoin. Tous les renseignements concernant les colis, mandats qu'il reçoit sont indiqués ainsi que les noms et adresses des personnes (parrains et marraines) ou société lui envoyant des colis ou étant susceptibles de le faire.
Ces renseignements sont transmis à l'Agence des prisonniers à Paris, de sorte que tout prisonnier nécessiteux y est connu personnellement.
Les Bureaux de Berne et de Paris sont des organes indicateurs et centralisateurs, autour desquels sont fédérés toutes les sociétés de secours, oeuvres charitables (au nombre d'environ 300 en France) qui se sont en quelque sorte syndiquées afin d'éviter toute confusion dans l'organisation et dans la distribution des secours.
Lecteur, supposez un instant que vous sollicitez un secours d'une société connue personnellement par vous. Votre lettre est dirigée au Bureau International, à Berne, ce bureau renvoie la lettre au Comité de Secours de votre Camp où elle doit être visée par un délégué de ce comité, car les sociétés ou bureaux de secours lui ont formellement fait savoir qu'ils n'acceptent les demandes non apostillées sous aucun prétexte. Votre demande est jugée juste par le Comité, visée et renvoyée à son adresse. A Berne où elle repasse, le bureau s'aperçoit que la société de secours à laquelle vous vous adressez n'est pas qualifiée pour vous venir en aide, et afin d'éviter tout retard, il envoie directement votre demande à la société devant vous secourir. C'est celle-ci qui désormais vous adopte et pourvois à vos besoins jusqu'à la fin de la captivité.
Cette organisation quoique assez compliquée donne de très bons résultats par son unification tant pour les demandes que pour les envois de secours. Les prisonniers nécessiteux peuvent comprendre maintenant que dans leur intérêt il est plus avantageux de s'adresser au Comité par l'intermédiaire de leurs délégués que d'écrire à un organe de secours puisque plus ou moins tôt leur correspondance doit passer par le Comité de Secours du Camp, en raison même de l'organisation adoptée en France.
Enfin le Syndicat du Forez s'est chargé d'envoyer au Comité se Secours du Camp de Quedlinburg le stock nécessaire de vivres pour aider tous les nécessiteux qui ne reçoivent pas encore de secours réguliers de source privée ou de sociétés.
Chaque camp est rattaché à une société de secours française qui se charge dans la mesure de ses moyens de pourvoir en linge aux besoins des nécessiteux.
En ce qui concerne le linge, les nécessités étant moins fréquentes et moins considérables que la consommation en vivres, les sociétés françaises ont décidé de ne faire que des envois collectifs, les comités de secours des Camps sont chargés de les répartir.
Certaines sociétés régionales, telles Rouen et Le Havre, se réservent le devoir de pourvoir exclusivement aux besoins de leurs prisonniers. Bien entendu, ces secours n'ont pour but que de compléter ce que les Autorités Allemandes font pour les prisonniers.
(A suivre)
E.L.Chatenet


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