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Retranscription du Tuyau, numéro 39, page 4 (3-10 mai 1916)

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donnés sont reconnus exacts, la demande est agréée. Une fiche est établie, son double est envoyé au Bureau de Berne aux fins de complément d'information et de transmission à la société française qualifiée pour la recevoir. Lorsqu'un homme hors du camp sollicite un secours, si la demande est fondée, il le reçoit immédiatement. Auparavant, il fallait que le nécessiteux au travail faisant la demande d'un secours attende que celle-ci soit transmise par l'intermédiaire du Bureau de Berne à la société française et enfin que cette dernière y fasse droit.

Il se trouve donc désormais dans les mêmes conditions que son camarade habitant le camp. 201 demandes ont déjà été faites. Elles sont transmises à Berne avec régularité et célérité; 145 d'entre elles déjà parties, les autres à la vérification; celles qui ne seront pas éliminées suivront à Berne. Si le solliciteur reçoit suffisamment de colis ou d'argent, il est placé "hors catégorie", c'est-à-dire qu'il ne reçoit rien du comité momentanément et continue à être surveillé. Il sera aidé par la suite dès que le besoin s'en fera sentir.

Même lorsque les fiches sont parties à Berne, les nécessiteux des Kommandos, comme ceux résidant au camp continueront à être suivis d'après les contrôles des livres de poste. Notons qu'entre la réception de la demande de secours et le départ de la fiche pour Berne, il s'écoule quinze jours environ.

Depuis le 19 avril, date de la décision prise d'envoyer des colis aux nécessiteux habitant hors le camp, 95 colis ont déjà été expédiés. Il est entendu que les prisonniers belges reçoivent des secours exactement au même titre et dans les mêmes conditions que leurs camarades français.

Il serait fastidieux de parler à nouveau de la marche du comité qui continue avec sûreté et méthode. Aucun changement n'a été apporté dans son organisation; seules quelques modifications sans grave importance sont faites lorsqu'elles sont imposées par les circonstances.

En raison des allées et venues constantes des prisonniers, les distributions de vivres sont modifiées dans le sens suivant: elles seront plus fréquentes et moins importantes.

Chaque délégué du Comité de Secours dispose d'un petit stock de conserves qu'il utilisera sur sa propre initiative pour des distributions aux nécessiteux quittant le camp pour les "Arbeits Kommandos".

Le comité ne peut plus recevoir de stocks en linge et de vêtements, de pains et de biscuits. Le nécessaire a été fait afin que des envois individuels de pains parviennent directement aux nécessiteux et en attendant une organisation plus complète dans les envois, le Syndicat du Forez comme le Comité du Camp émet le vœu que les destinataires de colis de pains les partagent entre eux avec bonne volonté et dans un sentiment de fraternité.

Quoique le nombre des inscriptions au Comité de Secours se multiplie avec l'arrivée de nouveaux prisonniers au camp les besoins sont sans cesse en diminution.

A fin mars 1916, le nombre de nécessiteux ayant été inscrits au comité était de 1224, le nombre des nécessiteux rayés (recevant des colis en suffisance des sociétés de secours ou de marraines) ou placés "hors catégorie" (pour les mêmes raisons) était de 626 enfin le nombre de ceux qui continuent à recevoir des secours pris sur les stocks du Comité était de 598. Les besoins de ces derniers sont répartis en trois catégories d'après le nombre de colis qu'ils reçoivent mensuellement.

Ces chiffres montrent que les efforts tentés, tant par les Bureaux de Berne et de Paris que par le Comité du camp pour faire adopter le plus grand nombre de nécessiteux n'ont pas été vains.

E.L. Chatenet


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