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Retranscription du Tuyau, numéro 15, page 3 (21 octobre 1915)

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Les Grands faits de la Semaine (10-17 Oct. 1915)

I° La Guerre
Théâtre Balkanique de la Guerre. C'est désormais et pour quelque temps le principal théâtre des opérations. Deux armées impériales, nombreuses et abondamment pourvues d'artillerie, opèrent en Serbie sous les ordres du général feld-maréchal Mackensen. L'une est dirigée par le général autrichien Von Kawess. Après avoir pris Belgrade, la semaine dernière, elle s'est emparée au cours de cette semaine, des hauteurs qui dominent au Sud la Capitale. L'autre armée a pour chef le général allemand von Gallwitz qui a abandonné le front russe pour le front serbe et Hindenburg pour MacKensen. Les troupes de Gallwitz ont traversé le Danube à Semendria et à Ram en aval de Belgrade, puis elles ont progressé dans la direction du sud et investi la ville de Pozavevatsch qui n'a pas tardé à tomber entre leurs mains. Le plan allemand semble être de refouler les serbes à l'Ouest de la Morawa et d'occuper la voie ferrée Belgrade-Nitch-Sofia qui permettra des relations rapides et constantes entre les deux empires centraux, la Bulgarie et la Turquie. Les Serbes opposeront sans nul doute à l'envahisseur une résistance désespérée. Des nouvelles, qu'il convient peut être de n'accepter que sous réserves, annoncent que toute la population, y compris les femmes et les vieillards, est sous les armes, et que l'on a transformé chaque ferme en forteresse. Ajoutez que le pays est défendu par des positions montagneuses extrêmement fortes comme celles d'Aleximatz en aval de Nitch. Et vous aurez une idée des difficultés toujours renaissantes qui attendent les Impériaux sur la route de Constantinople. Les Allemands ne se font du reste aucune illusion à cet égard, et j'extrais d'un article du Major Moraht ces lignes assez significatives. "Il ne faut pas croire que les opérations se dérouleront particulièement vite, et que nous nous en irons, drapeaux au vent, vers Nitch ou Pristina, le si-ge actuel du gouvernement serbe. Ce qui nous attend, ce sont des combats sanglants et longs, la guerre de bandes sur nos derrières, de nombreuses opérations secondaires à côté des opérations principales. Nous n'avons cependant pas de raisons de douter du succès. Il est vrai que nous n'avons pas l'habitude de la guerre de montagnes, et que notre adversaire n'est pas à dédaigner, car c'est un peuple de montagnards énergiques luttant pour leur indépendance. Mais nous avons en Galicie et en Russie, triomphé de tant de difficultés que nous pouvons une fois encore faire crédit à notre Haut Etat-Major. (Berliner-Tageblatt Ed S. 11-10.15).
Le Major Maraht s'exprimait en ces termes le 11 octobre. Depuis, il est vrai, des évènements se sont produits qui pourraient, si les alliés n'y prenaient garde, faciliter la victoire allemande et hâter la fin de la résistance serbe. Je veux parler de l'intervention des Bulgares dans le conflit. Les communiqués autrichiens du 15 Octobre signalent en effet que la 1ère armée bulgare a franchi la frontière serbe et occupé les hauteurs entre Belgradeik et Knapvac. D'après des nouvelles plus récentes, les Serbes auraient été rejetés de l'autre côté du Tinok.
Bulgare et Allemands vont essayer évidemment de faire leur jonction. Et la situation se la Serbie, si elle n'était pas secourue, pourrait très vite être critique.

2° Front Méridional, Dardanelles, Italis
Rien à signaler.


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