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Retranscription du Tuyau, numéro 18, page 6 (11 novembre 1915)

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lui aussi présenter ses excuses pour avoir quitté la salle d'une manière aussi irrégulière. Là-dessus Zaïmis protesta que de l'avis du gouvernement, l'attitude du Général Gianakichas avait été ? correcte dans ces conditions il demanda le vote et un ordre du jour de confiance. Vénizelos répondit en faisant une sortie contre la politique extérieure du gouvernement qui, disait-il n'avait pas l'approbation de la majorité de la Chambre. Il regretta que l'on permit à la Bulgarie, l'ennemie héréditaire de la Grèce, d'écraser la Serbie il ajouta que la Bulgarie n'hésiterait pas plus tard à attaquer la Grèce elle-même. Un député reprocha alors à Vénizelos de mettre en doute les sentiments patriotiques de roi. Vénizelos répondit que le roi, n'ayant pas de responsabilité personnelle, il n'était pas permis de s'abriter derrière lui. "Dans un état constitutionnel, dit-il, il ne peut pas y avoir de politique royale" aux termes de la constitution, c'est au parlement et au ministère responsable qu'il appartient de gouverner.
La couronne a le droit d'être en désaccord, avec le gouvernement, mais après les dernières élections, il ne saurait y avoir, un nouveau désaccord sur le même sujet. La dessus Vénizelos s'adressa au Gouvernement et dit "Au lieu de prescrire de nouvelles élections, il vaudrait mieux suspendre l'effet de la constitution pendant la guerre, afin que nous puissions savoir exactement où sont les responsabilités."
C'est donc, on le voit, à la suite d'un incident de séance que Vélizelos et son parti, jugeant la politique du gouvernement néfaste pour la Grèce, décidèrent de renverser le ministère Zaïmis. La crise ainsi ouverte était susceptible de plusieurs solutions.
(a) Le roi pouvait appeler Vénizélos au pouvoir. C'est même ce qui, en pareil cas, fut arrivé en France, mais Vénizélos au ministère, c'était la Grèce marchant aux côtés de la Quadruple Entente et se lançant dans cette "politique d'aventures" à laquelle répugne si fort le roi Constantin. Et voilà pourquoi Vénizelos ne devint pas ministre. Bien au contraire le roi lui manifesta le peu de cas qu'il faisait de sa personne et de sa politique en ne le recevant même pas lors de ses consultations ministérielles tandis qu'il honorait le Général Gianakilkas du titre de Général-Adjudant.
(B) Une deuxième solution, consistait à garder au pouvoir le ministère Zaïmis, et à dissoudre la Chambre pour procéder à de nouvelles élections. J'ai cru quelque temps, sur la foi du "Berliner Tagblatt" que le roi Constantin, s'arrêterait à ce dernier parti qui présentait pour lui des avantages. Il pouvait espérer en effet qu'une nouvelle consultation populaire le débarrasserait de la menace Vénizelisk, et même en admettant que la nouvelle chambre ressemblât comme une soeur à l'ancienne, il était jusqu'à sa convocation, c'est-à-dire jusqu'aux premiers jours de Décembre, maître de faire triompher la politique qui lui paraissait la plus sage. Mais Zaïmis a maintenu sa démission.
(C) Et nous apprenons en dernière heure que le roi s'arrête à un troisième parti. La chambre n'est pas dissoute. Tous les ministres restent en exercice, même le ministre de la Guerre, cause ou prétexte du conflit. Seul Mr Zaïmis disparaît et cède sa place à Mr Skuludis qui, devient, Président du Conseil et ministre des affaires étrangères. Mr Skuludis qui se trouve ainsi appelé au pouvoir dans des circonstances assez difficiles et un homme d'âge (il a 80 ans) et un diplomate de carrière. Il a pris part aux pourparlers de paix qui ont suivi les deux guerres gréco-turques en 1897 et 1913 les journaux Allemands annoncent qu'il restera fidèle à la politique de ses prédécesseurs et observera scrupuleusement la neutralité.
C'est assez vraisemblable.
Divers
1° Une distinction honorifique.
Le Président de la République a voulu manifester au Général Cadorna, l'estime où il le tenait, et lui a décerné le grand cordon de la légion d'honneur. Le général Gouraud, récemment remis de ses blessures a été chargé


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