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Retranscription du Tuyau, numéro 39, page 6 (3-10 mai 1916)

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Echos

Le dimanche 14 Mai le groupe théâtral du 4è Camp jouera pour la 1e fois le spectacle qui fera suite à "La Cruche". Après une partie concert où se feront entendre Mrs Vozelle, Pierre, Vacherot, Mundler et Larché, une chorale organisée par le théâtre donnera sa 1è audition. Pour terminer, la désopilante "affaire champignon" sera jouée par toute la troupe. L'orchestres du 4è Camp dirigé par son chef MR Paris, prêtera son concours au spectacle. La salle sera aérée et le bar, vu la chaleur, aura une provision abondante de rafraîchissements.

Nous avons le regret d'annoncer à nos lecteurs, la mort de Jean Perrissel, du 16è d'infie (12 Cie), et de Pierre Lepriven soldat à la 9èCie du 70è d'infie, décédés à l'hopital de Quedlinburg des suites des blessures qu'ils avaient reçues sous Verdun. Neuf nouveau blessés français sont arrivée le 28 avril au Lazaret. Voici leurs noms: Ristorcelli st 158è, 5èCie, Bellement st 120è, 9è Cie, Guy Ct 409è 12 Cie, Béguin sold 409è 7 Cie, Mercier sold 408è 6èCie, Delfort sold 233è 17Cie, Challon sold 202 CHR (téléphte) Marchyllir chass à pied 56è 9è Cie, Bretagnolle chass a pied 1er 3è Cie. Challon et Bretagnolles sont amputés, l'un du bras gauche, l'autre du pied gauche.

Les prisonniers comme leurs gardiens, auront dormi une heure de moins dans la nuit du 30 avril au 1er Mai. Au cours de cette nuit en effet, à 11 heures, toutes les pendules de l'empire allemand ont été par ordre, avancées d'une heure. La raison de cette modification à l'horaire est une raison d'économie. Le soleil de lève tôt actuellement dès 4h ½ du matin il fait jour et l'on peut vaquer à ses occupations. Ou eu un temps où me gaz d'éclairage dérivé du charbon, coûte cher, il y a intérêt à diminuer le nombre des heures où l'on travaille à la lumière pour augmenter celui des heures où l'on travaille au grand jour. On y arrive facilement en avançant d'une heure à une date fixée légalement, toutes les montres d'un même Etat. C'est en effet sur l'heure officielle et non sur la place du soleil dans le ciel que se règlent en tout pays les manifestations de la vie individuelle et sociale. Un Allemand va à son bureau à 9h déjeune à Midi, se couche à 10h du soir. Que le pendule ait été avancée, il n'en continuera pas moins à aller travailler lorsqu'elle marquera 9h, quand midi sonnera, il se mettra à table tout au plus éprouvera-t-il quelque peine à s'endormir à dix heures, s'il fait encore trop clair.

Bientôt même il oubliera la modification apportée à l'horaire et seule la diminution de ses frais d'éclairage en fin de mois, sera là, pour la lui rappeler.

Les séchoirs de compagnie viennent d'être transformés en cuisines. On y a installé des fourneaux en briques sur lesquels il est permis moyennant une petite rétribution de faire réchauffer ses conserves ou cuire son chocolat. Deux chauffeurs, l'un français l'autre russe, s'occupent du feu sous la surveillance de deux sous-officiers, également français et russe.

Encore un mot à propos de Verdun. Nous recevons d'un de nos lecteurs l'énumération des sièges que la place a eu à soutenir au cours de vaillante histoire. Il n'y en a pas eu moins de dix:
Le premier siège est de 450 par Attila
Le second de 485 ou 496 par Clovis
Le troisième de 984 par Lothaire
Le quatrième la même année par le même
Le cinquième par Godefroy le Barbu en 1047
Le sixième par l'évêque Guy de Millo en 1246
Le septième par Yolande de Flandre et Wincelas de Luxembourg 1338
Le huitième par les Huguenots en 1562
Le neuvième par les Prussiens en 1792
Le dixième par les mêmes en 1870.

Et pour finir une historiette du front anglais que nous a raconté un de nos (censure)

La scène se passe à la veille d'une inspection. Le sergent chapitre une recrue à l'entendement plutôt dur et lui dit:
-Ecoutez bien Muggins. Le colonel va vous poser trois questions. Il vous dira d'abord: "Quel âge avez-vous?" Vous répondrez: "vingt cinq ans, sir". Il vous demandera ensuite: "Depuis combien de temps servez vous?" Vous répondrez: "Trois mois, sir". Il vous dira enfin: "Aimez-vous votre uniforme et la nourriture que l'on vous donne?" Vous répondrez: " L'un et l'autre, sir" C'est bien compris? Rompez.
Le lendemain le colonel arrive et s'adressant au soldat Muggins:
-"Depuis combien de temps servez vous? Lui demande-t-il d'abord.
-"Vingt cinq ans, sir" répond le soldat sans sourciller.
-"Quel âge avez-vous donc? fait l'officier un peu surpris.
- Trois mois, sir!
Cette fois le colonel lance au Courmy des regards courroucés.
- Ah ça! dites donc, mon ami, êtes vous idiot ou vous payez vous ma tête.
- "L'un et l'autre, sir."

Le Glaneur


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