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Retranscription du Tuyau, numéro 12, page 2 (30 septembre 1915)

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boulevard. Ce n'est plus une attraction ni pour les Parisiens ni pour les étrangers. Un Zeppelin planant sur Paris intéresse davantage.
En un mot Paris est animé, actif, il a du plaisir à vivre. De Paris à Soissons, il n'y a pourtant que 80 kilomètres. Mais l'ennemi semble loin, loin...
A parcourit les colonnes Miriss on voit que même en temps de guerre, Paris offre beaucoup de distractions à ses habitants comme à ses hôtes de passage. Sans doute l'Opéra, le Gymnase, l'Odéon ainsi qu'un grand nombre d'établissements de plaisir sont fermés. Mais les théâtres et les cirques qui ont le courage de jouer encore, n'en font que de meilleures affaires. Les Cinémas surtout gagnent beaucoup d'argent. Il semble, à lire leurs réclames, que l'on puisse assister à la guerre sans quitter Paris, ce qui épargne à plus d'un la tentative d'aller au front.
Les théâtres ouvrent à 7h1/2 ou à 8 heures. Les ? ferment à 8h. Tout devient sombre dans la ville Lumière. Sur les places et dans les rues brillent encore quelques réverbères, mais tous sont couverts d'un écran. L'intérieur des cafés esr éclairé, mais les lampes électriques sont peintes en noir du côté de la rue, des rideaux interceptent la lumière. D'ailleurs dans les grands restaurants, on peut se faire servir sur la terrasse, dans l'obscurité, au grand bénéfice des garçons.
On joue beaucoup de revues, aux Folies Bergère, chez Mayol, au Théâtre Marigny. La guerre en fait naturellement les frais. Je dois dire qu'à ma grande surprise le public s'abstient de toute manifestation hostile aux Allemands. La tenue des officiers et des soldats, au spectacle est très digne. Ces hommes savent, on le sent, ce que c'est que se battre, et qu'il y a plus de différence entre le théâtre de la guerre et ceux du boulevard que ne le soupçonne le bon public. A Montmartre, la nuit, tout est calme. Le Moulin Rouge a brûlé. Le Ciel, l'enfer et autres cabarets du même genre sont fermés depuis le 2 Août 1914. C'est là que l'on souffre le plus de la guerre.
Il est près de onze heures. A 10h1/2 tous les restaurants ferment, les théâtres se vident. Il est impossible de trouver où se désaltérer. On rentre à pied chez soi. Dans les rues le silence augmente. Bientôt tout est désert. Dans mon lit m'arrive le bruit monotone d'une voiture qui va aux Halles. Mais voici qu'un ronflement se fait entendre. Je jette un coup d'oeil par la fenêtre, un merveilleux ciel étoilé brille sur Paris. Soudain j'aperçois, à une grande hauteur, semblable à une étoile, l'aéroplane qui protège la ville. Tout dort paisiblement. Paris rêve à la victoire.
D'après le Berliner Tageblatt
20 Sept. 1915

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Les faits de la Semaine

1° Front Oriental - Toujours des combats violents sur le front russe. Il semble pour qui juge objectivement des faits, que la situation de nos alliés soi plutôt difficile dans le Nord, plutôt favorable dans le Sud.
Sur le front Riga-Durabourg et dans la région des lacs, où ils ont pris récemment des canons allemands, les Russes résistent ? à la pression de l'aile gauche d'Hindebourg. Mais plus au sud, ils ont fort à faire pour échapper au mouvement enveloppant des armées d'Hindeburg et du prince de Bavière qui, contournant Wilna l'une par le nord et l'autre par le sur, essaient de se réjoindre dans la direction de Minsk.
Par contre près de Pinsk, Mackensen se trouve arrêté. Après avoir livré bataille au Nord-est et à l'est de Lagitschin, ses troupes menacées d'être débordées au flanc par les Russes, se sont retirées derrière le canal Oginski et la rivière Iassiolda et ont abandonné Logitschim. Plus au sud, enfin, sur les bords de l'Ikiva et du Styx, les succès de nos alliés sont plus marqués encore. Luck, la forteresse Walkhyrienne, dont les Impériaux s'étaient emparés il y a quelques semaines, est maintenant entre les mains des Russes qui d'après leur communiqué du 25, y ont pris 128 officiers et 6 000 hommes. On se bat près de Dubrow.
2°/ Front méridional
a/ Dardanelle. Rien à signaler
b/ Serbie et Autriche - Les journeaux allemands du soir, les 20 septbre, portaient pour la plupart en manchette "Une offensive allemande contre la Serbie".
Et en effet le communiqué officiel de la journée annonçait qu'une bataille allemande avait attaqué les ouvrages de Semenstria au sud du Danube, en aval de Belgrade.


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