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Retranscription du Tuyau, numéro 2, page 6 (22 juillet 1915)

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Mais cette fois la victoire semblait être plus coûteuse que quelques jours auparavant. Les Allemands s'étaient retranchés d'une manière formidable devant les deux villages et il paraissait difficile de les débusquer, quand soudain sans cause apparente ils renoncèrent à la résistance et se retirèrent. On devait apprendre plus tard qu'ils avaient pour des raisons stratégiques rejoint dans le Nord de la France le reste des armée d'invasion.

Cependant, les Français avançaient. On passait par Diedenheim où l'on prenait dans un bois 18 canons allemands, puis par Echenguchen. Enfin les troupes entraient à nouveau dans Mulhouse après avoir enlevé à la baïonnette 6 pièces ennemies. Et cette fois il semblait que l'on dût s'établir définitivement dans la ville. Le drapeau français flottait à la Mairie, la police était réorganisée, les horloges mêmes marquaient l'heure française. Les troupes prenaient quelques repos. la compagnie de X faisait la soupe au Jardin Zoologique, près des ours et des sangliers qui regardaient d'un oeil hébété ces étranges animaux, alertes, ingénieux et souples que sont les soldats français. Le soir elle s'installait à l'école ménagère de l'Ermitage, vaste école confortable, située au milieu d'un beau parc, et, tandis qu'un de leurs camarades, violoniste, leur donnait une sérénade, les soldats du 35è, mollement étendues sur les rockings-chairs, suivant négligemment de l'oeil dans les airs la fumée de leurs cigarettes, s'abandonnaient à des rêves de gloire.

Le 23 au soir, on repartait à nouveau de Mulhouse, on s'en allait vers le Nord-Est dans la direction de la forêt de la Hardt ou l'on signalait des rassemblements allemands. On gagnait Kischuin Habsheim, où deux bombes lancées par un aéroplane tombaient près de la section de notre camarade. On commençait à se retrancher, quand soudain à 7 h du soir le 24 août l'ordre arrivait de battre à nouveau en retraite.

On rentrait à Mulhouse, et après avoir fait quelques tours et détours dans la ville pour dépister la curiosité des habitants, le régiment regagnait Belfort. Embarqué le 25 au soir en chemin de fer, il arrivait à Paris le 26 août, puis à Corbie en Picardie le 27.

C'est qu'entre temps avait eu lieu la bataille de Mons - Charleroi, et que le généralissime renonçant à la conquête de l'Alsace avait décidé d'opposer toutes ses troupes à la formidable armée allemande d'invasion.

La Campagne d'Alsace était finie. Elle devait reprendre après la Bataille de la Marne et nos troupes devaient s'établir à Tham où elles sont encore actuellement.

D'après les souvenirs du sergent X

L.Calvet

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Revue de la Presse

Dans son souci de tenir le lecteur au courant de tout ce qui peut l'intéresser le "Tuyau" a cru devoir créer cette rubrique, où seront recueillies les plus sensationnelles, les plus inattendues et les plus colossales nouvelles qui peuvent nous parvenir d'au delà de nos grillages. Mais comme il ne peut pas en contrôler l'exactitude donc en prendre la responsabilité, le rédacteur de cette revue, se contentera du rôle modeste de traducteur et citera toujours le grand confrère à la voix autorisée dont il ne veut que recueillir les échos.

R.S.

La Gazette de Voss, apprend d'Amsterdam d'après la Tribune de New York. L'Allemagne envisage le blocus par ses sous-marins de la côte Atlantique du Canada, pour pouvoir torpiller tout transport de troupes ou de munitions. des points d'appuis seront établis en Islande, à St Pierre et Miquelon et dans les îles du St Laurent.
Extrait du Leipziger
N°189: 11-7-15

Le Journal de Francfort N° 197: 11-7-15 publie les prédictions du Colonel Harrisson, collaborateur du "Pensylvania Magazine". Nous reproduisons ci-dessous celles qui concernent les mois de Juillet et août, nous réservant, si elles se vérifient tant soit peu, de publier par la suite celles jusqu'à et y compris décembre 1915.
Juillet
Front occidental: Pas de changement
Front Italien: Extension du front italien qui contraint l'Autriche à doubler ses forces sur ce front.
Front Russe: Grande offensive allemande dans la région de Varsovie. Retraite des Russes en Pologne
Front Turc: Lents progrès aux Dardannelles, en Arménie en Mésopotamoie. Coopértaion des Italiens aux opérations contre les Dardannelles
Août
Front Occidental: Pas de changement. Accroissement de la dépense de munitions. Extension du front anglais.
Front Italien: Investissement de Trieste et de Pola
Front Russe: Arrêt de l'offensive allemande par manque d'hommes. Progrès locaux des serbes. Formation de la nouvelle ligne Balkanique. Entrée en jeu de la Roumanie
Front Turc: Entrée en jeu de la Bulgarie


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