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Retranscription du Tuyau, numéro 3, page 6 (29 juillet 1915)

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trois salons ont d'ailleurs entre eux les relations les plus cordiales et mettent en commun leur bonne humeur dans la préparation de petites fêtes destinées à divertir leurs camarades et auxquelles la baraque des blessés sert de cadre comme étant la plus gaie du camp. La partie théâtrale est le clou de ces fêtes. Composée de C.Larché que beaucoup d'entre nous se rappellent avoir applaudi aux Folies Dramatiques et qui est le plus merveilleux des organisateurs et des metteurs en scène, de Lebailleur, alias Mauricel, qui a trouvé ses succès de la Pépinière, de Lucien Vacherot en représentations, prêté tout exprès par la série du "Cénacle" et de Mundler (bien que le plus occupé et le plus précieux des interprètes) la troupe théâtrale s'est adjoint par la suite Moulin et Vozelle, ainsi qu'une charmante jeune première qui jouera les duegnes à l'occasion... Mais jettons un voile sur ses cheveux Roux, pour ne pas lui attirer trop d'épitres amoureuses.
A la partie concert rivalisent d'entrain en outre des précédents Chaffraix, Pierre, Doré, Pasqualini, le bon chansonnier Jacques Pairault, et bien d'autres que j'oublie, tels nos amis d'outre Manche Ralph et Carter. On a déjà interprété "Consigne", "Asile de nuit", "le Commissaire est bon enfant", "Et la chance du mari" (oui ma chère verra bientôt sinon les feux de la rampe, du moins ceux que jetteront les yeux des spectateurs éblouis par tant de magnificience. Chaque fois le buffet dans la salle est tenu naturellement par la maison Dudule (à la glace ! à la glace) et si les artistes sont les seuls à n'y pas aller, c'est qu'ils trouvent après le théâtre grâce à l'amabilité de MM Lippens et Lemoine un délicieux five o'oclock dans le décor élégant du bridge-room (tableaux de chasse à l'instar des Gobelins).
Le soir des représentations théatrales, bal public Mr C.p.m. qui ne possède ici qu'une flute défectueuse réussit cependant par son adresse à entrainer les jambes de plus de deux cents personnes, secondé en cela par les violonistes F.rn.r et M.rp. qui joue sur un instrument entièrement fabriqué par lui. Nous avons eu à déplorer dans plusieurs cas à la sortie des scènes de jalousies, espérons qu'elles ne se reproduiront pas. Signalons plutôt que la bourrée auvergnate est très demandée et obtient le plus vif succès.
La fille de l'air ne l'est pas moins, mais de grosses difficultés techniques ont fait remettre son exécution à un peu plus tard.
La marchande d'écrevisses
P.S. Un rappel à l'ordre du ténor léger Bruy, qui a refusé d'en faire jusqu'à présent.

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Courrier musical de la quinzaine

L'indispensable trombone est enfin arrivé, ses sons doux et riches font pardonner l'absence de ou des violoncelles qui nous manquent faute d'instrumentistes. Le trombone nous permet d'orienter nos efforts musicaux dans une voie nouvelle, et nous promettons à notre public (et au critique musical du Tuyau) des programmes plus intéressants et plus variés qu'auparavant. On a pu se rendre compte du changement des dimanche dernier.
La grande flûte de Monsieur Langlois est arrivée. Cet évènement laisse présager de nouvelles heures de charme !
La bibliothèque de notre groupe Musical vient de s'enrichir de vingt-trois intéressantes partitions. Cette addition provient d'un envoi généreux de la grande Maison d'édition Musicale Enoch et Cie de Paris. La première elle a répondu à notre appel.
Le Comité du Groupe Musical des prisonniers du Camp 1 de Quedlinburg a adresser ses sincères remerciements à Mrs Enoch et Cie pour ce don précieux et bienvenu.
Notre ami Gaye a reçu de Messieurs A.Durand et Fils (Paris) quelques partitions qu'il offre à notre groupe. Nous remercions également Mr Gaye et Messieurs Durand et nous souhaitons que la générosité des éditeurs de musique continue à nous favoriser.
Nous avons reçu cette semaine de nombreuses visites. Messieurs les chefs de baraque nous prouvent par leur présence et leurs encouragements l'intérêt qu'ils continuent à prendre, sinon dans la personne des musiciens, tout au moins dans notre orchestre.
Nous n'en demandons pas plus, du recueillement, de l'indépendance et nous sommes satisfaits.
Les arts n'ont point de Patrie: nos gardiens semblent gouter nos efforts en musique et apprécier l'exécution de quelques-uns des morceaux de notre répertoire.
Je signale la visite de Monsieur le Médecin Chef Goldschmidt qui avait un caractère particulier. Il venait se rendre compte de nos capacités musicales avant d'accorder une autorisation demandée par le Groupe Musical d'aller exécuter des concerts à l'hopital du Camp. Le but proposé est d'apporter un reconfort moral aux malades.
Le Médecin-chef a été satisfait et la demande favorablement accueillie et agréée.
Au cours du concert populaire du lundi XIX Juillet, on procède au tirage de la loterie du Groupe Musical.
Le lot de 100 Marks fut gagné par Messieurs les Prêtres. Ils en ont fait don au groupe. Un autre lot nous resta celui de Monsieur Beuzelin, notre charmant clarinettiste.
Nos plus vifs remerciements.
Comme je le faisais remarquer plus haut, le programme de notre concert du dimanche,


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